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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/127

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ni cousins, ni mousquites ne nous faisaient craindre leur piqûre en bourdonnant autour de nous. Les bocages d’arbres à pain interceptaient par leur épais feuillage les rayons du soleil à midi, dont une brise de mer calmait d’ailleurs la chaleur. Les insulaires cependant, accoutumés à consacrer au repos le milieu du jour, s’échappaient un à un au milieu des arbrisseaux, de façon qu’il en resta peu avec nous. Environ deux milles plus loin à l’est, nous atteignîmes le rivage de la mer à un endroit où elle forme un petit golfe. Là, entourés de plantations de toutes parts, nous parvînmes à une clairière ou plaine, au milieu de laquelle nous aperçûmes un moraï ou cimetière composé de trois rangées de pierres en forme d’escaliers, chacune d’environ trois pieds et demi de hauteur, et couvertes d’herbes, de fougères et de petits arbrisseaux. Du côté de l’intérieur de l’île, l’édifice était entouré à quelque distance d’un enclos oblong de pierres, d’environ trois pieds d’élévation, en dedans duquel deux ou trois cocotiers solitaires, et quelques jeunes casuarinas avec leurs rameaux penchés, répandaient une mélancolie touchante sur cette scène : à quelque distance du moraï, et parmi un groupe épais d’arbrisseaux, je vis une hutte ou hangar peu considérable, où, sur une espèce de théâtre de la hauteur de la poitrine, était placé un cadavre couvert d’une pièce d’étoffe blanche qui pendait en différens plis. De jeunes cocotiers, des bananiers et des dra-