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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/138

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rangées extérieures des collines, qui sont quelquefois entièrement stériles, contiennent beaucoup de glaise jaunâtre, mêlée avec de la terre ferrugineuse : mais les autres sont couvertes de terreau, et boisées comme les montagnes plus hautes. On y rencontre des morceaux de quartz ; je n’ai cependant jamais rien vu qui indiquât des minéraux précieux ou des métaux d’aucune espèce, excepté le fer, qui même est en petite quantité dans les laves que je ramassai. L’intérieur des montagnes cache peut-être des mines de fer assez riches pour être exploitées. Quant au morceau de salpêtre gros comme un œuf, que le capitaine Wallis dit être une production de Taïti, avec tout le respect dû aux talens de ce navigateur, qu’il me soit permis de révoquer en doute ce fait, puisque le salpêtre natif n’a jamais été trouvé en masse solide. La vue de Taïti, que nous côtoyâmes au nord, nous suggéra ces observations rapides sur ses productions fossiles, tandis que nos yeux contemplaient avec avidité ce fortuné coin de terre qui nous procurait tant d’instruction et de plaisir.

» Le soir nous fûmes pris par des calmes. Le lendemain un petit vent du sud-est nous porta en vue de la partie la plus septentrionale de Taïti ; nous approchions peu à peu de la côte : le soleil couchant répandait sur le paysage une charmante couleur de pourpre. Nous distinguions cette longue pointe avancée, qui, d’après les observations qu’on y fit en 1769, fut