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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/137

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et que nous mangeassions encore des provisions salées. La saison, qui répondait à notre mois de février, rendait naturellement les fruits rares ; l’hiver, il est vrai, ne refroidit pas l’air comme dans les climats éloignés du tropique ; mais c’est le temps où la végétation, pour remplacer les sucs qui ont formé la dernière récolte, en prépare de nouveaux ; plusieurs plantes se dépouillent alors de leurs feuilles, quelques-unes meurent jusqu’à la racine ; les autres se dessèchent, parce qu’elles sont privées de pluie, dont l’absence est causée par le séjour du soleil dans un hémisphère opposé : un brun pâle ou sombre revêt toutes les plaines ; les montagnes élevées conservent seulement des teintes un peu plus brillantes dans leurs forêts, humectées par les brouillards qui pendent chaque jour sur leurs cimes. Les naturels tirent de ces forêts, entre autre choses, une grande quantité de bananes sauvages (vehi), et ce bois parfumé (é-ahaï), avec lequel ils donnent à leur huile de coco une odeur très-suave.

» Le sommet de ces montagnes offre un aspect de dévastation qui semble avoir eu pour cause un tremblement de terre ; les laves qui composent la plupart des rochers, et dont les insulaires font plusieurs outils, nous convainquaient que jadis il y a eu un volcan sur cette île. Le sol fertile des plaines, qui est un terreau végétal mêlé de débris volcaniques et de sable noir ferrugineux, qu’on trouve souvent au pied des collines, confirme cette assertion. Les