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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/144

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suite, et en retour on lui offrit une étoffe qu’il refusa d’accepter, en disant que nos dons provenaient de tayo, de pure amitié. Le roi s’informa de Topia et de tous les officiers, naturalistes, etc., qui étaient sur l’Endeavour, lors du premier voyage : il les appela par leurs noms ; mais on eut toutes les peines du monde à lui arracher la promesse qu’il viendrait nous voir à bord. Il dit qu’il était mataou no to pouponé, c’est-à-dire, qu’il craignait les canons. Toutes ses actions annonçaient en effet la timidité de son caractère. Il avait environ trente ans, une taille de six pieds ; il était beau, très-bien fait et de bonne mine. Ses sujets paraissaient devant lui sans être couverts ; son père n’était pas excepté de cette formalité. On entend ici par découverts qu’ils avaient la tête et les épaules nues, et qu’ils ne portaient aucune espèce de vêtement au-dessus de la poitrine.

» Le respect pour le souverain n’empêcha pas le monde de s’amasser autour de nous avec l’empressement d’une extrême curiosité. La foule était bien plus nombreuse que lors de notre entrevue avec Ouahitoua ; et les officiers mêmes de la suite du roi étaient contraints de faire tous leurs efforts pour écarter la multitude. L’un en particulier déploya son activité d’une manière un peu brutale : il battit impitoyablement les curieux, et il brisa plusieurs bâtons sur leur tête. Malgré ce dur traitement, les curieux revinrent aussi opiniâtrement à la charge que la populace d’Angleterre ; mais ils