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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/145

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supportèrent l’insolence des ministres du prince avec plus de patience.

» Le roi de O-Taïti n’avait jamais vu nos compatriotes durant le premier voyage de Cook : son oncle Toutahah avait à cette époque l’administration de toutes les affaires, et il craignait probablement de perdre son crédit parmi les Européens, s’ils venaient à découvrir qu’il n’était pas le plus grand personnage de l’île : on ne sait pas si Toutahah avait usurpé son autorité.

» Les longues moustaches d’O-tou, ainsi que sa barbe et ses cheveux touffus et bouclés, étaient parfaitement noirs. La même physionomie, et une quantité aussi étonnante de cheveux formant une touffe épaisse autour de la tête, caractérisaient ses frères, l’un âgé d’environ seize ans, et l’autre de dix ; et ses sœurs, dont l’aînée semblait en avoir vingt-six. Les Taïtiennes portent en général leurs cheveux courts : il était donc extraordinaire de voir tant de cheveux sur les têtes de celles-ci ; et sans doute c’est un privilège réservé aux princesses du sang royal. Leur rang cependant ne les dispense pas de l’étiquette générale de découvrir leurs épaules en présence du roi ; cérémonie qui procurait aux femmes des occasions sans nombre de montrer toute l’élégance de leurs formes. Pour leur commodité, elles arrangent de cent manières différentes, suivant leurs talens et leur bon goût, la simple draperie d’une longue étoffe blanche qui compose leur vêtement : il