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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/154

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cette viande délicieuse. Les marques de sensibilité qu’avaient montrées la mère de Toutahah et O-ouahaou, et les idées avantageuses que nous avions conçues de l’innocence et du bonheur des Taïtiens, étaient si récentes à nos esprits, que nous fûmes révoltés à l’aspect de ces malheureuses qui s’abandonnaient à toute la brutalité de leurs passions.

» Le lendemain, le prince, sa sœur et ses officiers vinrent le long du bord, et nous envoyèrent un cochon et une grande bonite ; la sœur du roi monta seule à bord. Ils allèrent ensuite sur l’Aventure offrir un pareil présent au capitaine Furneaux, qui fut obligé de se laisser charger d’étoffes, comme on l’a dit plus haut du capitaine Cook. M. Furneaux amena bientôt le monarque sur la Résolution, où Cook lui rendit en dons plus qu’il n’avait donné : il habilla sa sœur le plus élégamment qu’il lui fut possible ; elle se tenait couverte devant O-tou ce jour là, ainsi que son frère, et un ou deux de ses sujets. Toutes les femmes eurent grand soin de se découvrir les épaules devant Tedoua Toreouraï : on rendait les mêmes honneurs au jeune Tiéri Ouatô, qui était avec le roi son frère, et il nous parut que le titre d’éri, commun à tous les chefs de cantons et à la noblesse en général, se donne encore par excellence aux personnes de la famille royale. Lorsque le roi jugea à propos de s’en aller, Cook le reconduisit dans une chaloupe à Oparri ; les cornemuses (dont il aimait pas-