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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/16

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avaient navigué au Groënland ; le navire de l’un était resté trois semaines, et celui de l’autre en était resté six attaché à l’espèce de glace que les habitans du nord appellent glace entassée. Celle qu’ils nomment plaine de glace est plus épaisse, et toute la plaine, malgré sa largeur, est composée d’une seule pièce. Celle que Cook nomme plaine de glace, à raison de son immense étendue, consiste au contraire en un grand nombre de morceaux différens d’épaisseur et de surface, de trois ou quatre à trente ou quarante pieds carrés ; ces morceaux sont étroitement joints, et en quelques endroits empilés les uns sur les autres. Il la croit trop dure pour être divisée par les flancs d’un vaisseau qui n’est pas convenablement armé.

Le 1er. janvier 1773, ces navigateurs aperçurent la lune pour la première fois depuis leur départ du cap de Bonne-Espérance : de là on peut se former une image du mauvais temps qu’ils avaient essuyé. On profita de cette circonstance pour faire des observations astronomiques, et l’on reconnut que l’on se trouvait à la longitude à peu près qui était assignée au cap de la Circoncision. Il est par conséquent très-probable que Bouvet s’est trompé, et qu’il a pris des montagnes de glace pour un continent. Afin de mieux constater ce fait et de multiplier les découvertes, le capitaine Cook s’éloigna de l’Aventure, et la fit marcher à une distance de quatre milles de son tribord. Les deux vaisseaux se perdirent de vue dès le len-