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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/15

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velles observations. On était sûr de rencontrer de la glace dans tous les endroits où on apercevait une forte réflexion de blanc sur les bords du firmament, près de l’horizon. La glace n’est pourtant pas entièrement blanche ; elle est souvent teinte, surtout près de la surface de la mer, d’un beau bleu de saphir ; ou plutôt de béryl, et réfléchi de dessus l’eau : cette couleur bleue paraissait quelquefois vingt ou trente pieds au-dessus de la surface, et provenait, suivant toute apparence, de diverses particules d’eau de la mer, qui s’étaient brisées contre la masse dans un temps orageux, et qui avaient pénétré dans ses interstices. Nous apercevions aussi sur les grandes îles de glace différens traits ou couches de blanc de six pouces ou un pied de haut, posés les uns par-dessus les autres ; ce qui semble confirmer l’opinion de l’accroissement et l’accumulation ultérieure de ces masses énormes par la chute de la neige à différens intervalles ; car, la neige, étant à petits grains ou à gros grains, en flocons légers ou pesans, produit les couleurs diverses des couches, suivant qu’elle est plus ou moins compacte. »

Quelque périlleux qu’il soit de naviguer parmi ces rochers flottans durant une brume épaisse, Cook observe que cela vaut encore mieux que d’être enfermé, dans les mêmes circonstances, par d’immenses plaines de glace. Le grand danger de ce dernier cas est de rester attaché à la glace, situation la plus dangereuse de toutes. Deux matelots de son équipage