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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/166

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un grand nombre d’insulaires. Au moment où M. Sparrman parut dans l’état qu’on vient de décrire, ils prirent tous la fuite en grande hâte. Je conjecturai d’abord, dit Cook, qu’ils avaient volé quelque chose ; je fus bientôt détrompé par M. Sparrman, qui nous raconta son aventure. Je rappelai quelques Indiens, les assurant que je ne me vengerais point sur les innocens : j’allai me plaindre à Oréo de cet outrage, et j’emmenai l’homme qui était revenu avec M. Sparrman, afin d’appuyer mon témoignage. Dès que le chef eut entendu les détails de cette attaque, il pleura et poussa des cris ; plusieurs insulaires l’imitèrent. Les premiers transports de son chagrin calmés, il adressa des reproches à son peuple, et exposa (autant que nous pûmes le comprendre) que dans ce voyage ainsi que dans le précédent je l’avais traité de la manière la plus amicale, et qu’il était honteux de leur part de se conduire si mal envers nous. Il se fit donner le détail de ce qu’on avait volé à M. Sparrman, promit de mettre tout en œuvre pour le retrouver ; et, se levant, il me pria de l’accompagner à mon canot. Ses sujets, craignant, à ce que j’imagine, pour sa sûreté, employèrent tous les argumens imaginables afin de le dissuader de son projet, qui leur semblait téméraire. Il entra cependant sur mon bord malgré tout ce qu’ils purent dire ou faire. M. Forster père offrit de rester à terre pour otage ; Oréo n’y consentit pas : il se contenta de prendre avec