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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/173

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sions comme les autres jeunes gens ; mais il a assez de jugement pour ne pas s’y abandonner. Je crois qu’il ne hait ni le vin ni les liqueurs fortes, et que, s’il s’était trouvé dans un repas où celui qui aurait bu le plus aurait été le plus fêté, il aurait aussi tâché de mériter des applaudissemens : mais, heureusement pour lui, il a remarqué que le bas peuple seul boit beaucoup ; et comme il étudiait avec soin les manières et la conduite des personnes de qualité qui l’honoraient de leur protection, il était sobre et retenu, et je n’ai pas ouï dire que, durant deux années de séjour en Angleterre, il se soit une seule fois pris de vin, ou qu’il ait jamais montré le moindre désir de passer les bornes les plus rigoureuses de la modération.

» Immédiatement après son arrivée à Londres, le comte de Sandwich, premier lord de l’amirauté, le présenta au roi, qui l’accueillit avec une bonté et une affabilité extrêmes. O-maï conçut dès lors pour ce monarque un sentiment profond de reconnaissance et de respect. Il a été choyé par les premiers personnages d’Angleterre, et n’a rien fait pour démériter dans leur estime, qui ne s’éteindra qu’avec sa vie. Ses principaux protecteurs ont été mylord Zandwich, M. Banks et le docteur Solander. Le premier a pensé qu’il était du devoir de sa place de prendre soin d’un habitant de cette contrée hospitalière, qui a fourni avec tant de générosité aux besoins des navigateurs anglais ; et les autres ont voulu reconnaître la