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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/176

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les bonnes qualités de son cœur. Il emporta avec lui toute sorte d’habits, d’ornemens et de bagatelles, enfin tout ce qu’inventent chaque jour nos besoins factices. Son jugement était encore dans l’enfance ; et, comme un enfant, il désirait tout ce qui l’amusait et produisait sur lui des effets inattendus. C’est pour satisfaire ces goûts enfantins qu’on lui a donné une orgue portatif, une machine électrique, une cotte de mailles et une armure complète. Les lecteurs penseront peut-être qu’à son départ d’Europe il a embarqué des objets vraiment utiles à ses compatriotes ; je l’espérais moi-même, mais j’ai été trompé. Si nous ne renvoyons pas à sa patrie un citoyen bien formé, ou rempli de connaissances précieuses, qui pourraient le rendre le bienfaiteur et peut-être le législateur de son pays, j’aime à penser du moins que les vaisseaux, en partant pour de nouvelles découvertes, porteront aux heureux insulaires de Taïti différens animaux domestiques, qui ajouteront peut-être au bonheur de ses habitans.

» Le 8 septembre 1773, nous fîmes voile pour Ouliétéa. Nous archivâmes devant le havre d’Ohamanéno à la fin du jour.

» Cette île, observe Forster, est appelée O-Raietéa par tous les Taïtiens et dans toutes les îles de la Société ; je ne sais pourquoi les cartes du capitaine Cook la nomment Ouliétéa : par son aspect, elle ressemble beaucoup à celle de Taïti : elle est environ trois fois plus grande