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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/177

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que Houaheiné ; ses plaines sont beaucoup plus larges et ses collines plus élevées.

» Orouhéra, un des chefs de Borabora (Bolabola), vînt à bord sur une pirogue. Il était très-robuste, mais il avait les mains très-petites : ses bras tatoués représentaient des figures carrées très-singulières ; de grandes raies noires lui traversaient la poitrine, le ventre et le dos. Ses reins et ses cuisses étaient noires partout. Il tenait à la main des branches vertes ; il offrit à mon père un petit cochon que plusieurs personnes de l’équipage avaient déjà dédaigné d’accepter : après qu’il eut reçu en retour quelques outils de fer, il descendit tout de suite dans sa pirogue, et fut ramené à terre ; mais il renvoya bientôt à son nouvel ami une seconde pirogue chargée de cocos et de bananes ; les domestiques qui vinrent les offrir de sa part ne voulurent emporter aucun présent. Nous fûmes très-touchés de cette marque de bienveillance.

» L’après-midi, un second chef de Bolabola vint à bord, et changea de nom avec mon père : il s’appelait Héréa : nous n’avons pas vu d’homme si gros dans les îles du grand Océan : il n’avait pas moins de cinquante-quatre pouces de circonférence à la ceinture ; une de ses cuisses en avait trente-un trois quarts. Ses cheveux le rendaient d’ailleurs remarquable : ils pendaient en longues tresses flottantes jusqu’au bas de son dos, et ils étaient si touffus, qu’ils donnaient à sa tête une grosseur extraordi-