Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/191

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J’appris seulement alors que Poréo, mon jeune Taïtien, m’avait quitté. J’ai déjà dit plus haut qu’il était avec nous quand je courais après Oréo, et qu’il me conseilla de ne pas aller à terre. Il eut alors une telle frayeur, qu’il resta dans la chaloupe jusqu’à ce qu’il apprît que tout était concilié. Il descendit enfin à terre, où il rencontra bientôt une jeune femme pour laquelle il avait conçu de l’attachement ; il s’en alla avec elle.

» L’après-midi nos bateaux revinrent d’Otaha chargés de bananes, fruits dont nous manquions le plus. Nos compagnons avaient fait le tour de l’île, conduits par Boba, un des éris ; les naturels les reçurent amicalement, les logèrent et leur donnèrent des vivres : mais la seconde nuit leur repos fut troublée par des insulaires qui les volaient : ils recoururent au droit de représailles, et de cette manière ils recouvrèrent la plus grande partie de ce qu’ils avaient perdu.

» Ils avaient débarqué dans une belle baie, sur le côté oriental appelé O-haméné : le pays et ses habitans ressemblent parfaitement aux autres îles de cet archipel ; en général, les productions végétales et animales y sont les mêmes ; quelques-unes seulement y sont plus ou moins abondantes. Ainsi, par exemple, le monbin est très-commun à Taïti, extrêmement rare à Ouliétéa et à Houaheiné, et peu abondant à O-taha ; les volailles, rares à Taïti, sont abondantes dans les autres îles de la Société ;