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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/192

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les rats, qui infestent Taïti par myriades, ne sont pas si nombreux à O-taha ; ils le sont encore moins à Ouliétéa ; on en trouve très-peu à Houaheiné.

» En allant chez O-tah, les Anglais rencontrèrent une grande foule qui s’y rendait pour assister à un héva : ils aperçurent aussi de loin une femme revêtue d’un habit singulier, et toute noire. On leur dit qu’elle accomplissait les rites funéraires, et qu’elle pleurait un mort. Ils trouvèrent l’éri, qui était un vieillard, assis sur un escabeau de bois ; il en offrit la moitié à M. Forster père. La danse fut bientôt commencée par trois jeunes filles, dont la plus âgée n’avait que dix ans, et la plus jeune cinq. Trois tambours composaient, comme à l’ordinaire, la musique ; et, dans les intervalles de la danse, trois hommes jouèrent une espèce de pantomime qui représentait des voyageurs endormis, et des voleurs enlevant adroitement leurs effets.

» Pendant la pièce, la foule ouvrit un passage à plusieurs insulaires, qui s’avancèrent deux à deux vers la maison, mais qui s’arrêtèrent à l’entrée. Ils étaient bien habillés ; ils avaient des ceintures rouges autour de leurs reins, des bandes de cheveux tressés entouraient leur tête ; toute la partie supérieure de leur corps était nue et ointe d’huile de coco. Les uns étaient des hommes faits, et les autres des enfans. O-tah les appelait odaouiddi[1] ;

  1. Oédidi et O-maï les appelaient hé-biddhi ; ils disaient que ce mot signifie parens.