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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/193

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et d’après les gestes qu’il fit pour s’expliquer, nos messieurs les prirent pour des pleureurs. Le terrain, à l’entrée, fut couvert d’une étoffe, qu’on ôta bientôt, et qu’on donna aux tambours. L’un de ces tambours se querella avec un autre naturel ; ils s’arrachèrent les cheveux et se donnèrent des coups. Pour que le spectacle ne fût pas interrompu, l’on appela un autre tambour, et les deux combattans furent chassés de la maison. Vers la fin de la danse, les spectateurs ouvrirent un passage, et les odaouiddi parurent encore une fois ; mais ils restèrent debout, sans faire de cérémonies particulières.

» Un grand nombre de pirogues étaient rangées le long de la côte, devant la maison du chef : dans l’une, couverte d’un toit, se trouvait un mort dont on célébrait les funérailles. Nos messieurs furent donc obligés de placer leurs canots un peu plus loin : ils couchèrent à leur bord. »

Le lendemain, les Anglais doublèrent la pointe septentrionale de l’île, toujours accompagnés d’O-tah, et ils virent sur leur route, en dedans du récif, de longues îles basses couvertes de palmiers, et d’autres arbres : ils achetèrent d’excellentes bananes, et dînèrent un peu plus au sud, près de la maison de Boba, grand chef de l’île, qui la gouvernait en qualité de vice-roi d’O-pouny. Après dîné, les Anglais n’ayant pas trouvé un sac qui contenait des clous, quelques miroirs et de la verroterie, les officiers résolurent d’user de repré-