Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il recouvra le mirent eu état d’acheter des bananes dans le canton d’Héréroua, et ensuite au fond de la baie appelée d’A-potopoto, où l’on vit une des maisons les plus vastes de toutes les îles de la Société. Elle était remplie d’habitans qui en occupaient avec leurs familles différentes parties ; elle semblait plutôt un bâtiment public élevé pour servir d’asile aux voyageurs, comme les caravanserais de l’Orient, qu’une habitation particulière.

« Ayant à bord une bonne quantité de provisions, dit Cook, je me décidai à remettre en mer, et j’en informai Oréo, qui me promit de me voir encore avant mon départ. À quatre heures nous commençâmes à démarrer ; dès qu’il fit jour, Oréo, son fils et quelques-uns de ses amis vinrent à bord, avec plusieurs pirogues chargées de fruits et de cochons. Les Indiens nous disaient : Tayo boa atoï. Je suis votre ami, prenez mon cochon et donnez-moi une hache. Mais nos ponts étaient déjà si remplis, que nous pouvions à peine nous remuer : nous avions à bord des deux vaisseaux près de quatre cents cochons. En comprenant ceux que nous avions mangés et salés, on nous en avait fourni plus de quatre cents dans cette île. Les uns pesaient cent livres, et davantage ; mais les autres pesaient, en général, de quarante à soixante livres. Il n’est pas aisé de dire combien nous en aurions acheté, si nous avions eu de la place pour tous ceux qu’on nous offrit.