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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/196

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» La fille d’Oréo, qui jusqu’alors n’avait jamais osé nous faire visite, vint à bord pour demander la couverture verte de mon canot, qu’elle désirait ardemment. Elle reçut quantité de présens ; mais je ne pus lui accorder ce qu’elle souhaitait.

» Le chef et ses amis, ajoute-t-il, ne nous quittèrent que quand nous fûmes sous voile ; avant de s’en aller, il me pria instamment de lui dire si je reviendrais, et dans quel temps : question que me faisaient journellement plusieurs insulaires.

» Un grand nombre d’insulaires d’Ouliétéa s’offrirent d’eux-mêmes à me suivre. Je jugeai à propos d’en prendre à bord un seul âgé de dix-sept à dix-huit ans ; il s’appelait Oedidi ; il était natif de Bolabola, et proche parent d’O-pouny, chef de cette île.

» Comme la relation de mon premier voyage traite fort en détail des productions des îles de la Société, des mœurs et des coutumes des habitans, je me bornerai à raconter de nouveaux faits, ou à corriger les erreurs que je puis avoir commises.

» J’avais quelques raisons de croire que, dans leurs cérémonies religieuses, ils font des sacrifices humains : j’allai un jour, avec le capitaine Furneaux, visiter un moraï à Matavaï : nous étions accompagnés, comme dans toutes les autres occasions, d’un homme de mon équipage qui savait assez bien leur langue, et de plusieurs naturels du pays ; j’y trouvai un té-