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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/215

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d’ordre et de régularité que nous en mettons dans nos jardins. Ce sentier conduisait dans une belle et grande plaine, couverte de riches pâturages : à l’autre extrémité commençait une allée délicieuse d’environ un mille de long, formée de quatre rangs de cocotiers, qui aboutissaient à un autre sentier bordé de plantations très-régulières, entourées de chaddecks, etc. Ce sentier menait par une vallée cultivée, à un endroit où plusieurs chemins se croisaient ; une jolie prairie, revêtue d’un gazon verdoyant et très-fin, et ceinte de toutes parts de grands arbres touffus, s’offrit à nos regards : une maison occupait un des côtés ; nous n’y vîmes personne ; les maîtres étaient probablement sur le rivage. M. Hodges s’assit pour dessiner ce paysage charmant : nous respirions un air délicieux, embaumé de parfums exquis ; la brise de mer jouait avec nos cheveux, et nous rafraîchissait ; une foule de petits oiseaux gazouillaient de tous côtés, et les colombes amoureuses roucoulaient au fond du bocage. Les racines de l’arbre qui nous couvrait étaient remarquables ; elles s’élevaient à près de huit pieds au-dessus du sol ; ses gousses avaient d’ailleurs plus de trois pieds de long, et deux à trois pouces de large. Ce lieu solitaire et si fertile nous donna l’idée des bosquets enchantés sur lesquels les romanciers répandent tous les agrémens imaginables. Il ne serait pas possible de trouver en effet un coin de terre plus favorable à la retraite, s’il y coulait une fon-