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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/218

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contre des clous, et il s’appropria à lui seul tout le commerce ; mais quand il était à terre, on ne le vit jamais faire le moindre échange.

» Nous ne pûmes guère converser que par signes avec les naturels ; nous rassemblâmes cependant un certain nombre de mots ; et, guidé par les principes de la grammaire universelle et des dialectes, je m’aperçus bientôt que leur langue a une grande affinité avec celle de Taïti et des îles de la Société. O-maï et Oedidi déclarèrent d’abord que ce langage était absolument nouveau et inintelligible pour eux ; cependant, quand je leur expliquai la ressemblance de plusieurs mots, ils saisirent à l’instant les modifications particulières de ce dialecte, et causèrent avec les insulaires beaucoup mieux que nous ne l’aurions pu faire après un long séjour parmi eux. Cette île les charmait ; cependant ils remarquèrent bientôt ses inconvéniens, et nous avertirent qu’il y avait peu de fruits à pain, de cochons, de volailles, et point de chiens. D’un autre côté, ils aimaient la grande abondance de cannes à sucre, et de ce poivre enivrant dont on a parlé plus haut.

» De Middelbourg ou Eouâh, nous nous rendîmes à Amsterdam ou Tongatabou. Dès que nous en eûmes découvert la côte occidentale, plusieurs pirogues, montées chacune par trois hommes, vinrent à notre rencontre. Les Indiens s’avancèrent hardiment le long des bâtimens ; ils nous présentèrent quelques racines d’éva, et montèrent ensuite à bord sans autre céré-