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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/225

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» L’obéissance et la soumission de ce peuple pour ses chefs montrent bien que le gouvernement, sans être tout-à-fait despotique, est loin d’être populaire ; cette espèce de constitution politique semble d’ailleurs faciliter la naissance du luxe. Cette observation paraît aussi applicable à la plupart des îles dans la partie occidentale du grand Océan, puisque les descriptions de Schouten et Le Maire, et de Tasman, correspondent sur tous les points principaux avec nos remarques.

» La réception amicale que les étrangers ont généralement éprouvée dans toutes les îles dépendantes de ce groupe nous a engagés à leur donner le nom d’îles des Amis. Les chaloupes de Schouten furent attaquées, il est vrai, aux îles des Cocos, des Traîtres, de l’Espérance, et de Horn ; mais ces attaques furent peu considérables, quoique sévèrement punies par le navigateur hollandais, qui, après le premier trouble à l’île de Horn, y passa cependant neuf jours en parfaite intelligence avec les naturels du pays. Tasman, vingt-sept ans après, découvrit plusieurs îles à au sud de celles qu’avait visitées Schouten ; il fut reçu avec toute sorte de démonstrations de paix et de bienveillance ; je ne sais pas si c’est parce que les habitans de Tongatabou et d’Anamocka avaient appris des insulaires des Cocos, de l’Espérance et de Horn, la force supérieure des étrangers et leurs ravages, ou si c’était une suite de leur caractère pacifique : je serais porté à adopter