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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/255

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donnèrent le spectacle d’un heva, ou d’une danse guerrière : ils frappèrent du pied, ils brandirent leurs courtes massues et leurs piques, et firent des contorsions de visage, tirant la langue et beuglant d’une manière épouvantable.

» Après qu’ils nous eurent quittés, continue Cook, nous fîmes voile au sud. Le 22 on découvrit le cap Turn-Again, et le jour suivant, le cap Paliser ; ce cap est la pointe septentrionale d’Ihoï-nomaoui. Les coups de vent et les tempêtes furent si continus et si terribles, qu’il fut impossible d’y aborder avant le 2 novembre. Pendant cet intervalle, l’Aventure joignit la Résolution, et bientôt après elle se sépara encore de nous, et on ne la revit plus. » Forster retrace ainsi la situation où se trouva l’équipage durant cette tourmente.

« Quoique nous fussions au-dessous d’une côte élevée et montagneuse, cependant les vagues s’élevaient très-haut, et se prolongeaient à une grande distance : la violence de la bourrasque les dispersait en vapeurs qui couvraient de brumes la surface de la mer, et comme le soleil brillait sur un ciel sans nuage, l’écume blanche éblouissait nos yeux. Nous roulions ça et là à la merci des flots ; nous embarquions souvent de grosses lames qui se précipitaient sur les ponts avec une vitesse prodigieuse ; et enlevaient tout ce qu’elles rencontraient. Les secousses continuelles qu’essuyait le bâtiment relâchaient les cordages et les manœuvres, et