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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/27

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rine, que j’avais pris avec moi, était l’homme de l’équipage qui savait le mieux la langue zélandaise ; cependant il ne put pas venir à bout de se faire entendre : la prononciation de cette famille semblait avoir une dureté particulière. Nous ne fûmes que peu de temps auprès d’eux ; et, après avoir employé le reste du jour à reconnaître la baie, la nuit nous renvoya à bord.

» Le temps avait été à terre nébuleux, sans pluie, dit Forster ; mais en arrivant au vaisseau, on nous dit qu’il avait plu sans relâche. Nous fîmes souvent la même remarque durant notre séjour dans la baie Dusky. Les hautes montagnes situées le long de la côte sud de la baie, et dont la pente diminue par degrés vers le cap ouest, occasionent probablement cette différence dans l’atmosphère. Ces montagnes étant presque toujours couvertes de nuages, et le vaisseau se trouvant au-dessous, il était exposé aux vapeurs qu’on voyait se mouvoir avec divers degrés de vitesse sur les flancs des collines, et qui, enveloppant d’un brouillard blanc et à demi opaque les arbres sur lesquelles elles passaient, se convertissaient enfin en pluie ou en brumes qui nous mouillaient jusqu’aux os. Les îles dans la partie septentrionale, n’ayant pas de ces collines élevées qui attirent les brouillards, ils passent librement jusqu’aux Alpes couvertes de neige. Le brouillard continuel qui nous entourait causait dans tout le vaisseau une humidité malsaine, et gâtait notre collection de