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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/26

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et ils lui donnèrent le nom de toe-toe, mot qui signifie sans doute marquer ou peindre. En les quittant, le chef me présenta une pièce d’étoffe ou un vêtement de leur fabrique, un ceinturon d’algues, des colliers d’os, de petits oiseaux et des peaux d’albatros : je crus d’abord que c’était en retour de nos présens ; mais il me détrompa bientôt, en me témoignant qu’il désirait un de nos manteaux de mer. Je compris ce qu’il voulait, et je lui en fis faire un de drap rouge dès que je fus à bord, où la pluie me retint le lendemain.

» Le 9, nous allâmes revoir nos Zélandais, et je les avertis de notre approche en poussant des cris à leur manière ; mais ils ne nous répondirent point, et ils ne vinrent pas à notre rencontre sur la côte comme à l’ordinaire. J’en appris bientôt la raison, car nous les trouvâmes dans leurs habitations, qui s’habillaient et se paraient avec soin ; leurs cheveux étaient peignés et huilés, rattachés au haut de la tête et ornés de plumes blanches : quelques-uns portaient une tresse de plumes autour de leur tête ; tous avaient des bouquets de plumes blanches fichées dans leurs oreilles. Ajustés ainsi, et tous debout, ils nous reçurent avec beaucoup de courtoisie. J’avais sur mes épaules le manteau ou la couverture destinée au chef, et je la lui présentai : il en fut si charmé, qu’il détacha de sa ceinture son patou-patou (il était d’un os de gros poisson) pour me le donner. Gibson, le caporal des soldats de ma-