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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/278

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l’une après l’autre, avant le 16 décembre, parce qu’elles étaient plus exposées au froid dans nos cabanes que dans le poste des matelots. Le thermomètre ne se tenait, dans nos cabanes, jamais qu’à 5° plus haut qu’en plein air sur le pont.

» Le 20, le temps qui s’éclaircit, et le vent qui tourna au nord-ouest, m’engagèrent à faire route au sud ; bientôt il fallut faire le sud-est, parce que le vent passa au nord-est, et que le ciel se couvrit dans l’après-midi : le vent devint furieux ; un brouillard épais, de la neige, du verglas, de la pluie, rendaient le temps affreux. Nos manœuvres étaient si chargées de glace, que nous eûmes beaucoup de peine à amener nos huniers pour les serrer. À sept heures du soir, par 147° 40′ de longitude ouest, le vaisseau coupa une seconde fois le cercle antarctique ; on continua de naviguer au sud-est jusqu’à six heures du lendemain matin : étant alors par 67° 5′ de latitude, on rencontra tout à coup un groupe de très-grosses îles de glace, et une grande quantité de glaçons flottans ; et, comme la brume était extrêmement épaisse, on eut toutes les peines du monde à en sortir. Les îles de glace étaient très-hautes et très-escarpées, et formaient à leurs sommets divers pics, au lieu, que la plupart de celles qu’on avait aperçues auparavant étaient plates au haut et moins élevées : plusieurs de celles-ci avaient cependant deux ou trois cents pieds d’élévation, et deux ou trois milles de circuit,