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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/277

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n’en étions éloignés que de la longueur du bâtiment. Malgré les périls continuels auxquels nous étions exposés, l’équipage était moins inquiet que je ne l’aurais cru ; et, de même que dans une bataille le spectacle de la mort devient familier et souvent indifférent, de même, nous trouvant chaque jour en danger de périr, nous étions aussi tranquilles que si nous n’avions rien eu à craindre des flots, des vents et des rochers de glace. Ces glaces étaient de toutes sortes de formes, comme celles que nous avions vues l’été précédent, et nous apercevions un grand nombre de pyramides, d’obélisques et de clochers, dont la hauteur n’était pas fort inférieure à celle que nous avions observée parmi les premières îles de glace en 1772 ; beaucoup d’autres aussi leur ressemblaient, en ce quelles étaient très-étendues, et parfaitement unies au sommet.

» La quantité d’oiseaux que nous avions rencontrés jusqu’ici aurait persuadé d’autres navigateurs que nous étions proche de terre ; mais nous ne formions là-dessus aucune espérance.

» Le temps, extrêmement humide et d’un froid désagréable, fut funeste aux colombes et aux pigeons que plusieurs de nos gens avaient achetés aux îles de la Société et à celles des Amis, ainsi qu’aux oiseaux chantans que nous avions eu tant de peine à prendre en vie à la Nouvelle-Zélande. J’avais, à mon départ de ce pays, cinq colombes ; mais elles moururent