Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/280

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les basses voiles, tous les ris pris, avec un fort vent du nord, accompagné de neige et de verglas, qui, se gelant sur les agrès en tombant, rendait les cordages aussi durs que du fil d’archal, et les voiles raides comme des planches de bois ou des plateaux de métal. Les roues étaient d’ailleurs si fortement gelées dans les poulies, qu’il fallait faire les derniers efforts pour amener ou pour hisser un hunier ; le froid était si vif, qu’à peine pouvait-on le supporter : des glaces couvraient en quelque sorte toute la mer.

» Dans une position si pénible, il était naturel de penser à retourner au nord, puisqu’il n’y avait ni probabilité de trouver une terre dans ces parages, ni possibilité de s’avancer plus loin au sud. J’aurais eu tort de faire route à l’est dans cette latitude, non-seulement à cause de la glace, mais parce que j’aurais laissé au nord, sans le reconnaître, un espace de mer de 24° de latitude, où il pouvait y avoir une grande terre. Le seul moyen de décider si une telle supposition avait quelque fondement, était de visiter cette étendue de mer.

» Tandis qu’on ramassait de la glace, nous prîmes deux pétrels antarctiques. Ils sont à peu près de la taille d’un gros pigeon ; les plumes de la tête, du dos, et une partie du coté supérieur des ailes, sont d’un brun clair, le ventre et le dessous des ailes blanc, les plumes de la queue blanches aussi, mais brunes à la pointe : nous prîmes en même temps un nou-