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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/281

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veau pétrel plus petit que le premier, mais, comme les autres, d’un plumage gris sombre. Je remarquai que ces oiseaux avaient un plumage plus épais que ceux que nous avions vus dans des latitudes moins hautes, tant la nature a pris soin de les vêtir suivant le climat qu’ils habitent. Nous aperçûmes aussi des albatros couleur de chocolat : nous n’avons trouvé ces oiseaux que parmi les glaces, ainsi que les pétrels dont on a parlé plus haut ; d’où l’on pourrait conjecturer avec raison qu’il y a une terre au sud. S’il n’y en a pas, je demanderai où nichent ces oiseaux ; question qui, je crois, ne sera jamais décidée ; car jusqu’à présent, si ces terres existent, nous les avons trouvées absolument inaccessibles. Indépendamment de ces oiseaux, nous découvrîmes un très-gros phoque, qui joua autour de nous pendant quelques minutes. Un de nos matelots, qui avait été au Groënland, l’appela morse ; mais tous les autres qui le virent le prirent pour un phoque. Depuis que nous avions rencontré des glaces, le thermomètre était à 33 et 34° à midi.

» Plusieurs personnes étaient alors affligées de rhumatismes violens et de maux de tête ; d’autres avaient les glandes enflées et des fièvres catarrhales, qu’on attribuait à l’usage de l’eau de glace. M. Forster père, qui se plaignait d’un rhume depuis quelques jours, fut obligé de garder le lit : sa maladie semblait provenir de l’humidité de sa cabane, dans laquelle tout pourissait. Le froid y fut si sensible ce jour-