Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

, que le thermomètre ne s’y soutint qu’à 2 degrés et demi plus haut que sur le pont.

» Le 24, le vent diminua en tournant au nord-ouest ; le ciel s’éclaircit : nous étions par 67° de latitude, et 138° 15′ de longitude ouest. Comme nous avancions vers le nord-est avec un bon vent du nord-ouest, les îles de glace se multiplièrent tellement, qu’à midi nous en avions près de cent autour de nous, indépendamment d’une immense quantité de petits glaçons. M’apercevant que le calme allait probablement survenir, je conduisis le vaisseau dans un parage aussi net qu’il me fut possible : la Résolution dériva avec la glace ; et, profitant de chaque léger souffle de vent, on l’empêcha de tomber sur quelques-unes de ces îles flottantes. Nous passâmes ainsi la soirée de Noël à peu près de la même manière que l’année précédente. Heureusement il n’y avait point de nuit, et le temps était clair ; car, avec la brume des derniers jours, il aurait fallu un miracle pour conserver le vaisseau.

» Le capitaine, suivant la coutume, dit Forster, invita les officiers et les maîtres à dîner, et l’un des lieutenans régala les sous-officiers. On donna aux matelots une double portion de poudding ; et ils burent l’eau-de-vie qu’ils avaient épargnée quelques mois d’avance sur leur ration pour le jour de Noël ; mettant ainsi le plus grand soin pour s’enivrer. La vue d’une quantité innombrable d’îles de glace, au milieu desquelles on était entraîné par le courant, en