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de l’est, nous mit en état de reprendre notre route vers le nord-ouest.

» Le 1er. janvier 1774, le vent ne resta pas long-temps à l’est ; mais, tournant par le sud à l’ouest, il souffla grand frais, et fut suivi de neige. Le soir, nous étions par 58° 39′ de latitude : nous perdîmes les glaces de vue. Nous eûmes alternativement du vent et des calmes. Je continuai à faire route au nord-ouest, afin d’examiner une partie du grand espace de mer entre nous et notre route au sud.

» Le 3 à midi, étant par 56° 46′ de latitude, et 138° 45′ de longitude ouest, le temps devint beau, et le vent tourna au sud-ouest. Nous aperçûmes de petits plongeurs (comme nous les appelions) de la classe des pétrels, que nous jugeâmes être de ceux qu’on voit ordinairement près de terre, surtout dans les baies et sur la côte de la Nouvelle-Zélande. Je ne sais que penser de ces oiseaux. S’il y en avait eu davantage, je serais porté à croire que nous n’étions pas alors très-éloignés de terre, car je n’en avais jamais vu à une si grande distance des côtes. Ceux-ci avaient probablement été amenés de si loin par quelques bancs de poisson : en effet, il devait y en avoir autour de nous, puisque nous étions environnés d’un grand nombre de pétrels bleus, d’albatros, et d’autres oiseaux qu’on voit communément dans le grand Océan ; tous, ou presque tous, nous quittèrent avant la nuit : nous vîmes aussi deux ou trois morceaux de goémon ; mais il était vieux et gâté.