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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/287

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» À huit heures du soir, étant par 56° de latitude sud, et 140° 31′ de longitude ouest, le vent, se fixant dans l’ouest, m’obligea de gouverner nord-est, et m’empêcha de reconnaître un espace à l’ouest de près de 40° de longitude, et de 20 de latitude. Si le vent avait été favorable, je projetais de courir 15 ou 20° de longitude à l’ouest, dans le parallèle où nous étions, et de retourner ensuite à l’est par le cinquantième parallèle. Cette route aurait tellement coupé l’espace mentionné ci-dessus, qu’il serait à peine resté un motif à la simple supposition d’une terre dans ces parages ; nous avons peu de raisons de penser qu’il s’y en trouve une. Nous sommes portés plutôt à croire le contraire ; car nous avons eu pendant plusieurs jours une grosse mer de l’ouest et du nord-ouest, quoique le vent ait soufflé d’une direction opposée la plus grande partie de ce temps ; preuve qu’entre ces deux rumbs nous n’étions couverts par aucune terre.

» Plusieurs personnes de l’équipage avaient encore une fièvre légère, effet des rhumes. Heureusement les remèdes les plus simples la dissipaient ; il ne fallait pour cela que quelques jours. Nous n’avions pas plus d’un ou deux hommes à la fois sur la liste des malades.

» Nous fîmes route au nord-est quart-nord jusqu’au 6 à midi. Nous étions alors par 52° de latitude sud, et 135° 32′ de longitude ouest, et environ deux cents lieues de notre route à Taïti ; or, tout bien considéré, il n’est pas pro-