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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/297

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chots, mais nous n’en vîmes point, et nous n’aperçûmes qu’un petit nombre d’autres oiseaux, et rien autre chose qui pût nous donner lieu d’en conclure la proximité d’une terre. Je crois cependant qu’il doit y en avoir une au sud de cette glace ; et, dans ce cas, les oiseaux ou d’autres animaux ne peuvent habiter que sur la glace elle-même, dont elle doit être entièrement couverte. Comme j’avais l’ambition, non-seulement d’aller plus loin qu’aucun autre navigateur, mais même aussi loin qu’il est possible à un homme de s’avancer, je ne fus pas fâché de rencontrer cet obstacle, qui, en quelque sorte, venait à notre secours, et au moins abrégeait les dangers et la fatigue inséparable de la navigation des parages du pôle austral. Puisque donc il ne me restait aucun moyen d’avancer d’un pouce plus au sud, je virai de bord, et je remis le cap au nord : nous étions alors par 71° de latitude, et 106° 54′ de longitude ouest.

» Heureusement le temps était clair quand nous rencontrâmes cette glace, et nous la découvrîmes assez tôt ; car, dès que j’eus reviré de bord, une brume épaisse nous enveloppa. Le vent était à l’est et soufflait grand frais ; ainsi je pus retourner une seconde fois sur un espace que nous avions déjà examiné. À midi, le mercure, dans le thermomètre, était à 32° et demi ; l’air fut extrêmement froid. Une brume épaisse continua avec des ondées de neige ; et nos agrès furent couverts d’une croûte de glace de près