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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/296

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À l’exception des endroits où elle s’élevait en montagnes, la glace était basse et plate ; mais sa hauteur semblait s’augmenter en allant vers le sud ; et de ce côté on n’en apercevait pas l’extrémité. On n’a jamais vu, je pense, de montagnes comme celles-ci dans les mers du Groënland, du moins je ne l’ai lu nulle part, et je ne l’ai point ouï dire ; de sorte qu’on ne doit pas établir une comparaison entre les glaces du nord et celles de ces parages. Il faut convenir que ces montagnes prodigieuses ajoutent un si grand poids aux plaines qui les renferment, qu’il est bien différent de naviguer sur cette mer glacée ou sur celle du Groënland.

» Je ne dirai pas qu’il était partout impossible d’avancer plus loin au sud ; mais la tentative aurait été dangereuse et téméraire ; et, dans ma position, aucun navigateur, je crois, n’y aurait pensé. À la vérité, c’était mon opinion, ainsi que celle de la plupart des officiers, que cette glace s’étendait jusqu’au pôle, ou que peut-être elle touchait à quelque terre, à laquelle elle est fixée dès les temps les plus anciens ; qu’au sud de ce parallèle se forment d’abord toutes les glaces que nous trouvions éparses au nord, qu’elles en sont ensuite détachées par des coups de vent, ou par d’autres causes, et enfin poussées au nord par les courans, qui, sous les latitudes élevées, ainsi que nous l’avons toujours observé, portent dans cette direction.

» En approchant, nous entendîmes des man-