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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/30

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grande cascade qui tombe d’une haute montagne située à la côte méridionale de la baie, à environ une lieue au-dessus de l’endroit où nous étions mouillés.

» Cette cascade, observe Forster, semble peu considérable quand on la regarde d’en bas, à cause de sa grande élévation ; mais, après avoir monté six cent pieds plus haut, nous la vîmes à découvert ; ce spectacle est d’une extrême beauté. Une colonne transparente et argentée de vingt à trente pieds de circonférence, qui se précipite avec beaucoup d’impétuosité d’un rocher perpendiculaire élevé de six cents pieds, frappe d’abord les regards. Au quart de la hauteur, la colonne, rencontrant une portion de roc un peu inclinée, forme une nappe limpide d’environ soixante-quinze pieds de largeur. Sa surface courbée se brise dans sa course rapide sur toutes les petites éminences, et les eaux se réunissent enfin au milieu d’un beau bassin d’environ trois cents pieds de tour, enfermé de trois côtés par les flancs des rochers, et en face, par des masses énormes de pierres irrégulièrement entassées les unes sur les autres. Le courant s’ouvre un passage entre ces pierres, et s’enfuit en écumant le long de la pente de la colline jusqu’à la mer. Tous les environs de cette cascade, à la distance de trois cents pieds, sont remplis de vapeurs aqueuses que produit la violence de la chute. Ce brouillard est si épais, qu’il pénétrait comme de la pluie nos vêtemens en quelques minutes.