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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/315

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proche de la nuit, il dit qu’il voulait aller dormir, et se plaignit encore du froid. Forster père lui donna une étoffe de Taïti, de l’espèce la plus épaisse ; il s’en couvrit, en disant qu’il la trouvait assez chaude. On le mena ensuite à la chambre du maître ; il s’y coucha sur une table, et dormit tranquillement toute la nuit.

» Oedidi, qui avait déjà montré de l’impatience d’aller à terre, fut très-charmé de trouver que les habitans de cette île parlaient presque sa langue ; il entreprit plusieurs fois de converser avec l’insulaire qui était à bord ; mais il fut interrompu par les questions que d’autres personnes du vaisseau adressaient à notre hôte.

» Comme nous avions mouillé trop près des bords d’un banc de sable, dit Cook, une brise de terre nous chassa en mer le 14 à trois heures du matin. Tandis que l’on revenait jeter l’ancre moins près du bord, j’allai à terre avec les savans et le Taïtien pour examiner l’île et ses productions. Nous débarquâmes au milieu de cent insulaires rassemblés, et si impatiens de nous voir, que quelques-uns se jetèrent à la nage pour venir au-devant des canots. Ayant compris par mes signes que nous voulions manger, ils nous apportèrent des patates, des bananes et des cannes à sucre qu’ils échangèrent contre des clous, des miroirs et des morceaux de drap.

» Ils se montrèrent bientôt habiles voleurs, et aussi escrocs dans leurs marchés qu’aucun des