Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

montagnes majestueuses qui portent vers le ciel leurs têtes revêtues de nuages et de neiges ; de l’autre l’immense plaine de l’Océan termine l’horizon. Il est impossible d’exprimer avec des mots la magnificence de ce tableau. Après avoir bien joui d’un coup d’œil si ravissant, nous contemplâmes les fleurs qui animent le terrain, et les petits oiseaux qui chantaient et voltigeaient de toutes parts. Les productions végétales et animales étaient plus belles et plus abondantes dans cette baie que partout ailleurs où nous avions débarqué : peut-être parce que, les côtés perpendiculaires du rocher réfléchissant les rayons du soleil, et mettant cet espace à l’abri des tempêtes, le climat y est plus doux.

» Cette cascade est à la pointe orientale d’une anse qui court sud-ouest l’espace de deux milles, et que Cook nomma l’anse de la Cascade. On y trouve un bon mouillage et tout ce qui est nécessaire à des navigateurs. C’est dans cette anse que nous vîmes pour la première fois les naturels du pays. Le 18 avril ils nous promirent de venir nous voir le lendemain. Dans l’intervalle, ils eurent une querelle : l’homme battit les deux femmes ; la jeune fille lui rendit ses coups, et se mit à pleurer. Nous ne sûmes pas quelle fut la cause de cette dispute ; mais si la jeune femme était fille du Zélandais, il paraît qu’ils ne respectent pas beaucoup le droit paternel ; on peut dire aussi que cette famille solitaire, méprisant les coutumes et les règles de la société civile, agissait en tout d’après