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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/327

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moindre qu’une qui était debout : son ombre, un peu après deux heures, suffisait pour mettre à l’abri des rayons du soleil toute la troupe, composée de près de trente personnes.

» La campagne était hérissée partout de pierres irrégulières, poreuses, spongieuses, brunes, noires et rougeâtres, monumens incontestables d’un volcan. Des deux côtés, le terrain était revêtu d’une, graminée vivace de la Jamaïque (paspalum), qui croissait en touffes, et si glissante, que nous ne pouvions pas nous y soutenir.

» Dans un petit enfoncement, sur la partie la plus élevée de l’île, M. Pickersgill rencontra des cylindres pareils à ceux qui couronnent les têtes des statues. Ceux-ci semblaient plus larges qu’aucun des autres ; mais il était trop tard pour s’arrêter à les mesurer. M. Wales pense qu’il existe une carrière d’où l’on a originairement tiré ces pierres, et qu’il n’a pas été très-difficile de les rouler en bas de la colline après qu’elles ont été taillées. Cette conjecture me paraît fort raisonnable.

» L’île de Pâques, ajoute Cook, fut découverte par l’amiral Roggeween en avril en 1722 : quoique la description qu’il en donne ne soit plus d’accord avec l’état actuel du pays, c’est incontestablement la même ; c’est peut-être aussi celle que vit le capitaine Davis en 1686 ; car, en l’apercevant de l’est, elle répond parfaitement à ce qu’en dit Wapfer. Si ce n’est pas la terre qu’il découvrit, celle-ci ne peut pas être située loin de la côte d’Amérique, puisque