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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/328

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ce parallèle a été bien reconnu depuis le 80e. jusqu’au 100e. méridien. Le capitaine Carteret la plaçait beaucoup plus loin ; mais, sa route semble avoir été un peu trop au sud. Si j’avais trouvé de l’eau douce, je me serais proposé de passer quelques jours à chercher l’île Basse-Sablonneuse que rencontra Davis, ce qui aurait terminé la question : mais comme il me restait un long chemin à faire avant d’être sûr de remplir les pièces à eau, et comme d’ailleurs j’avais besoin de rafraîchissemens, je n’exécutai pas cette entreprise. Le plus petit délai pouvait entraîner des conséquences fâcheuses pour l’équipage : plusieurs matelots étaient déjà affectés plus ou moins du scorbut.

» Aucune nation ne doit se faire un titre d’honneur de la découverte de cette île ; car aucune contrée n’est d’une moindre ressource aux marins ; point de mouillage sûr, point de bois à brûler, point d’eau douce. La nature a répandu ses faveurs avec bien de la réserve sur ce coin de terre. Puisque rien n’y croît qu’à force de travail, on ne peut pas supposer que les insulaires fassent des plantations au delà de ce qui leur est nécessaire ; et leur population étant peu considérable, ils sont incapables de fournir aux besoins des navigateurs.

» L’île produit des patates douces, des ignames, des racines de tara ou eddy, des bananes, et des cannes à sucre : tout cela est assez bon, surtout les patates, les meilleures que j’aie jamais mangées ; il y croît aussi des citrouilles, mais en si petit nombre, que rien n’était, dans