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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/331

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donnant à leurs désirs une force irrésistible, les empêchait de réfléchir sur les besoins pressans que bientôt ils éprouveraient.

» Les habitans de cette île ne semblent pas être plus de six ou sept cents. Ils n’ont que peu de femmes parmi eux, ou bien ils ne leur permirent point, durant notre relâche, de se montrer.

» Ils ont tant d’affinité par le teint, les traits et le langage, avec les habitans des îles du grand Océan situées plus à l’ouest, que l’on est naturellement porté à leur attribuer une origine commune. Il est extraordinaire que la même nation se soit répandue sur toutes les îles, dans ce vaste océan, depuis la Nouvelle-Zélande jusqu’à l’île de Pâques, c’est-à-dire sur presqu’un quart de la circonférence du globe. La plupart de ces peuples ne se connaissent les uns les autres que par de vieilles traditions ; et le laps de temps en a fait en quelque sorte des nations différentes ; chacune a adopté des coutumes, des manières particulières, etc. Un observateur attentif y aperçoit cependant encore de la ressemblance.

» En général les insulaires d’Ouaïhou sont d’une race faible. Je n’ai pas vu un homme de six pieds ; ce ne sont donc pas des géans, comme l’assure une des relations du voyage de Roggeween. Ils sont vifs et actifs ; leurs traits sont assez bien, et leur extérieur n’est pas désagréable : ils sont bons et hospitaliers envers les étrangers, mais aussi portés au vol que les habitans des îles de la Société.

FIN DU VINGT-CINQUIÈME VOLUME.