Aller au contenu

Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais à cette île, à moins qu’il n’y soit contraint ou qu’il ne se détourne pas de sa route ; alors la relâche serait avantageuse, car les insulaires vendent avec empressement et à bon marché les rafraîchissement qu’ils ont. Le petit nombre de ceux que nous achetâmes nous fut utile ; mais dans ces parages les vaisseaux doivent avoir besoin d’eau, et l’on n’en trouve point dans l’île. Il fut impossible de faire usage de celle que nous y prîmes ; ce n’était que de l’eau salée qui avait filtré à travers la grève pierreuse dans un puits de pierre. Les insulaires ont exprès construit ce puits, un peu au sud de la grève sablonneuse dont on a fait mention si souvent ; et l’eau y entre par le flux et le reflux avec la marée. Nous en avons vu plusieurs boire de l’eau de la mer.

» L’île est si stérile, qu’on n’y trouve pas plus de vingt espèces différentes de plantes ; et la plus grande partie ne croîtrait pas sans culture. L’espace qu’occupent les plantations est peu considérable en comparaison de celui qui reste en friche. Enfin le sol est pierreux, et partout brûlé par le soleil.

» Quand on considère la misère de ces insulaires, on est étonné qu’ils vendent des provisions dont la culture a dû leur coûter beaucoup de peine et de travail. La mauvaise qualité du sol, la privation d’animaux domestiques, de pirogues et d’ustensiles propres à la pêche, rendent leur subsistance très-difficile et très-précaire. Mais leur goût pour les bagatelles et les curiosités que nous apportions parmi eux,