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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/35

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» Ils n’entrèrent dans nos chambres qu’après un long débat ; ils furent surtout charmés d’apprendre l’usage des chaises, et de voir qu’on les portait de place en place.

» Parmi les différentes caresses qu’ils nous firent, l’homme tira de dessous son vêtement un petit sac de peau de phoque ; et, après y avoir mis avec beaucoup de cérémonie ses doigts qui en sortirent couverts d’huile, il voulut oindre les cheveux du capitaine ; mais celui-ci n’accepta pas cet honneur, parce que l’onguent, qui était peut-être pour les Zélandais un parfum délicieux, sentait mauvais pour nous, et la saleté du sac qui le contenait achevait de nous dégoûter. M. Hodges fut contraint de subir l’opération : car la jeune fille ayant plongé une touffe de plumes dans cette huile, elle voulut absolument en orner le cou de notre dessinateur, qui par complaisance garda ce présent de mauvaise odeur.

» Dès que je me fus débarrassé d’eux, on les conduisit dans la sainte-barbe, et l’on équipa deux canots pour aller examiner le fond de la baie : l’un fut monté par M. Forster, M. Hodges et moi, et l’autre par le lieutenant Cooper. Je remontai le côté méridional, et nous arrivâmes au fond de la baie au coucher du soleil. En nous éloignant de la mer, nous trouvâmes les montagnes plus élevées, plus escarpées et plus stériles. La hauteur et la grosseur des arbres diminuaient insensiblement : on ne voyait plus que des buissons ; ce qui ne s’observe pas dans