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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/48

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étoufferont peut-être bientôt les plantes utiles que soignaient nos mains ; bientôt on ne trouvera plus de trace de nos travaux, et la côte rentrera dans son premier chaos.

» Depuis le 30 avril jusqu’au 4 mai, on fut occupé à tirer le vaisseau de la baie Dusky : on parvint enfin au haut du passage qui mène à la mer ; et les calmes, accompagnés de pluie, obligèrent l’équipage de s’arrêter à la pointe orientale de l’île. Durant cette relâche, on découvrit de nouveaux oiseaux et de nouveaux poissons.

» Il y eut la nuit des rafales très-violentes accompagnées de pluie, de grêle, de neige et de quelques coups de tonnerre. À la pointe du jour, les collines et les montagnes s’offrirent à notre vue toutes couvertes de neige. À deux heures de l’après-midi, il s’éleva du sud-sud-ouest une brise légère, qui, à l’aide de nos chaloupes, nous conduisit au bas du passage, au mouillage que je cherchais. À huit heures, j’y mouillai et je fis porter une haussière à terre pour nous y amarrer.

» Les côtes à droite et à gauche du passage étaient plus escarpées qu’auparavant, et formaient divers paysages embellis par un grand nombre de petites cascades et de dragoniers.

» Le matin du 6, j’envoyai le lieutenant Pickersgill, accompagné des deux MM. Forster, examiner le second bras qui tourne à l’est : un violent rhumatisme me retenait à bord. Sur ces entrefaites je fis vider, nettoyer et aérer par le feu les entre-ponts et les ponts, soins qu’il