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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/49

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ne faut jamais négliger de prendre dans les temps humides ou pluvieux. À un ciel clair, qui avait continué tout le jour, succéda une tempête du nord-ouest qui soufflait par fortes rafales accompagnées de pluie ; ce qui m’obligea d’amener les vergues des perroquets et les basses vergues, et de porter un autre grelin sur la côte. Ce temps orageux dura tout le jour et la nuit suivante : nous eûmes ensuite calme et un bon temps.

» En remontant le nouveau bras, observe M. Forster, nous aperçûmes des deux côtés plusieurs cascades et une foule de poissons et d’oiseaux. Les bois, composés principalement d’arbrisseaux, semblaient très-dégarnis ; la plupart des feuilles étaient tombées, et un jaune pâle déparait celles qui restaient. Ces annonces de l’hiver ne se montraient pas encore dans les autres parties de la baie ; et il est probable que les hautes montagnes des environs, couvertes de neige, contribuaient à cette décadence prématurée. À deux heures nous mangeâmes, au fond d’une petite anse, quelques poissons grillés, et le soir nous nous établîmes sur la grève ; nous fîmes du feu ; cependant nous dormîmes très-peu, parce que la nuit fut très-froide. Le lendemain au matin nous nous remîmes en marche pour retourner au bâtiment, mais la tempête nous suscita toutes sortes d’obstacles. Le vent était si fort, et les vagues si élevées, qu’en quelques minutes nous fûmes jetés à plus d’un demi-mille sous le vent, et nous courûmes de