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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/53

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à-dire au sud-ouest à nous ; la cinquième était à notre gauche ; la sixième parut d’abord dans le sud-ouest, au moins à la distance de deux ou trois milles du vaisseau. Son mouvement progressif fut au nord-est, non pas en ligne droite, mais en ligne courbe, et elle passa à cent cinquante pieds de notre arrière sans produire sur nous aucun effet. Je jugeai le diamètre de la base de cette trombe d’environ cinquante à soixante pieds ; c’est-à-dire que la mer dans cet espace était fort agitée, et lançait de l’écume à une grande hauteur. Sur cette base se formait un tube ou corps cylindrique par où l’air ou l’eau, ou tous les deux ensemble, étaient portés en jet spiral au haut des nuages. La trombe était brillante et jaunâtre quand le soleil l’éclairait, et son diamètre s’accroissait un peu vers l’extrémité supérieure. Quelques personnes de l’équipage dirent avoir vu un oiseau dans une des trombes près de nous ; en montant il tournait comme le balancier d’un tournebroche. Pendant la durée de ces trombes nous avions de temps à autre de petites bouffées de vent de tous les points du compas, et quelques légers grains d’une pluie qui tombait ordinairement en larges gouttes. À mesure que les nuages s’approchaient de nous la mer était plus couverte de petites vagues brisées, accompagnées quelquefois de grêle, et les brouillards étaient extrêmement noirs. Le temps continua à être ainsi épais et brumeux quelques heures après, avec de petites brises variables.