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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/54

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Enfin le vent se fixa dans son ancien rumb, et le ciel reprit sa première sérénité. Quelques-unes de ces trombes semblaient par intervalles être stationnaires ; d’autres fois elles paraissaient avoir un mouvement de progression vif, mais inégal et toujours en ligne courbe, tantôt d’un côté, tantôt d’un autre ; de sorte que nous remarquâmes une ou deux fois qu’elles se croisaient. D’après le mouvement d’ascension de l’oiseau, et d’après plusieurs autres circonstances, il est clair que des tourbillons produisaient ces trombes ; que l’eau y était portée avec violence, et ne descendait pas des nuages ainsi que le prétendent quelques personnes. Les trombes se manifestent d’abord par la violente agitation et le mouvement d’élévation de l’eau : un instant après on voit une colonne ronde ou un tube qui se détache des nuages placés au-dessus, et qui en apparence descend jusqu’à ce qu’elle rejoigne au-dessous l’eau agitée. Je dis en apparence, parce que je crois que cette descente n’est pas réelle, mais que l’eau agitée qui est au-dessous a déjà formé le tube, et qu’il est trop petit ou trop mince pour être aperçu quand il commence à monter. Quand ce tube est formé, ou qu’il devient visible, son diamètre apparent augmente, et il prend une dimension assez grande ; il diminue ensuite, et enfin il se brise ou devient invisible vers la partie inférieure. Bientôt après la mer, au bas, reprend son état naturel, les nuages attirent peu à peu le tube jusqu’à ce qu’il soit en-