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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/79

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rochers qui sont dans le détroit, ou en face de la baie de l’Amirauté.

» Le 3 juin, le charpentier alla en canot couper sur le côté oriental du canal des esparres dont nous avions besoin. À son retour, le canot fut chassé par une grande pirogue double remplie d’Indiens ; mais on ne sait pas quel était leur motif ; notre canot, qui était sans armes, s’enfuit à toutes voiles. La prudence conseillait de ne pas se mettre au pouvoir de cinquante barbares, qui n’ont d’autres lois et d’autres principes que leur caprice.

» Le lendemain, dès le grand matin, quelques-uns de nos amis nous apportèrent une bonne provision de poissons. L’un d’eux consentit à s’embarquer avec nous ; mais, quand il fut question de partir, il changea de résolution, ainsi que plusieurs autres qui avaient promis de s’en aller avec le capitaine Furneaux.

» On me dit que des Zélandais avaient voulu vendre leurs enfans ; je reconnus que c’était une méprise. Ce bruit prit naissance à bord de l’Aventure, où personne ne connaissait la langue et les coutumes du pays. Les Indiens amenaient ordinairement leurs enfans avec eux, et ils nous les présentaient, dans l’espérance que nous leur donnerions quelque chose. La veille, dans la matinée, un homme m’avait ainsi présenté son fils, âgé d’environ neuf ou dix ans : comme on assurait alors qu’ils vendaient leurs enfans, je crus qu’il voulait que j’achetasse le sien ; mais je découvris enfin qu’il demandait