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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/78

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nèrent au fond du canal d’où ils étaient venus.

» Le 2 juin, les vaisseaux étant bientôt prêts à remettre en mer, j’envoyai à terre, sur le côté oriental du canal, deux chèvres ; le mâle avait un peu plus d’un an ; la femelle était beaucoup plus vieille. Elle avait mis bas deux jolis chevreaux, quelque temps avant notre arrivée dans la baie Duky ; le froid les tua. Le capitaine Furneaux laissa aussi dans l’anse des Cannibales un verrat et deux jeunes truies ; de sorte que nous avons lieu de croire que la Nouvelle-Zélande sera un jour remplie de ces animaux, s’ils ne sont pas détruits par les insulaires avant qu’ils deviennent sauvages ; car alors il n’y aura point de danger. Comme les Zélandais ne savent pas que nous les y avons déposés, il se passera peut-être quelque temps avant qu’ils les découvrent.

» Durant notre excursion à l’est, nous aperçûmes le plus grand phoque que j’aie jamais vu. Il nageait sur la surface de l’eau, et il nous permit d’approcher assez pour lui tirer un coup de fusil, qui fut sans effet. Après une chasse de près d’une heure, il fallut l’abandonner. À juger de cet animal par sa grosseur, c’était probablement une lionne de mer. Il avait beaucoup de ressemblance avec la figure qu’on trouve dans le Voyage d’Anson ; ayant vu un lion de mer, en arrivant à ce canal, lors de mon premier voyage, cela est encore plus vraisemblable. Je crois qu’ils se tiennent sur des