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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/93

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saison : en supposant que mes tentatives n’eussent aucun succès, je comptais apprendre à la postérité qu’on peut naviguer sur ces mers, et y entreprendre des découvertes, même au milieu de l’hiver.

» Durant notre séjour dans le canal de la Reine Charlotte, je fis des remarques qui ne me donnèrent pas trop bonne opinion de la morale des insulaires. Les femmes de la Nouvelle-Zélande m’avaient toujours paru plus sages que celles des îles du grand Océan. Si quelques-unes accordèrent de légères faveurs à l’équipage de l’Endeavour, elles le faisaient ordinairement en secret, et les hommes ne semblaient pas s’en mêler. Mais on me dit alors qu’ils étaient les principaux entremetteurs d’un commerce honteux ; que, pour un clou ou tout autre objet, ils obligeaient les femmes à se prostituer elles-mêmes de gré ou de force, et sous les yeux du public. »

Le 7 juin 1773, les deux vaisseaux sortirent du canal de la Reine Charlotte par le détroit de Cook, et firent route au sud. Pendant plus de deux mois de navigation, Cook et son collègue cherchèrent à découvrir un continent dans les latitudes moyennes de la mer du Sud ; mais ils ne rencontrèrent que des îles basses, à demi submergées, qui ne s’élevaient au-dessus de la mer que de trois ou six pieds au plus. Ces îles paraissaient couvertes de cocotiers. Nos navigateurs avaient le plus grand besoin de rafraîchissemens et de repos. Cook se déter-