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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 25.djvu/97

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entouraient annonçaient la bonté ; leur physionomie était agréable, et leur teint d’un brun d’acajou pâle : leur taille ne surpassait pas la nôtre ; ils avaient de beaux cheveux et de beaux yeux noirs. Nous remarquâmes plusieurs femmes assez jolies pour attirer notre attention. Leur vêtement était une pièce d’étoffe, avec un trou au milieu, où elles passaient leur tête, de manière que les deux bords pendaient devant et derrière jusqu’aux genoux. Une jolie toile blanche, pareille à une mousseline, formait différens plis autour de leur corps, un peu au-dessous de la poitrine, et l’une des extrémités retombait avec grâce par-dessus l’épaule. Si cet habit n’a pas la forme parfaite qu’on admire avec tant de raison dans les draperies des anciennes statues grecques, il est plus joli que je ne l’imaginais, et plus avantageux à la taille et à la figure qu’aucune des robes européennes que nous connaissions. Les deux sexes étaient embellis, ou plutôt défigurés par ces singulières taches noires qu’ils se font en se piquant la peau, et en mettant une couleur noire dans les piqûres. On en voyait particulièrement sur les fesses des hommes.

» Ils ne tardèrent pas à venir à bord. La douceur singulière de leur caractère se montrait dans leurs regards et dans toutes leurs actions. Ils nous prodiguaient des marques de tendresse et d’affection ; ils nous prenaient les mains ; ils s’appuyaient sur nos épaules, ou ils nous embrassaient. Ils admiraient la blancheur