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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/101

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de l’île, à Taré-Ouatou son frère, et à sa sœur cadette ; à l’un, comme héritier ; et à l’autre, comme héritière apparente ; sa sœur aînée étant mariée, n’a pas droit à cette vénération.

» Les éoouas et les ouhannos paraissaient quelquefois couverts devant le roi ; mais nous n’avons jamais pu savoir si c’était par faveur ou en vertu de leur place : ces hommes, les principaux personnages qui entourent le roi et qui forment sa cour, sont ordinairement, et peut-être toujours ses parens. Ti, dont j’ai parlé si souvent, était de ce nombre. On nous a dit qu’un certain nombre d’éoouas, qui occupent le premier rang, servent chaque jour à leur tour ; ce qui nous les fit appeler les gentilshommes de service : je ne puis pas assurer que nous ne nous trompions point en ceci. Ti quittait rarement le roi : en effet, sa présence était nécessaire, parée qu’il était le plus en état de traiter les affaires qui se passaient entre nous et le prince ; on le chargeait toujours de cette commission, et j’ai lieu de croire qu’il l’exécutait à la satisfaction des deux parties.

» Il est fâcheux que nous connaissions si superficiellement ce gouvernement ; car nous ne savons point par quelle liaison et par quel rapport entre eux tant de classes, d’ordres, de fonctions et d’emplois différens forment un corps politique. Je suis sûr cependant que c’est une espèce de régime féodal ; et, s’il est permis d’en juger d’après ce que nous avons vu,