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Page:La Harpe - Abrégé de l’histoire générale des voyages, tome 26.djvu/246

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voir tirer ; il semble qu’ils étaient peu occupés à cette saison de l’année ; ils avaient préparé la terre et planté des racines et des bananes dont ils attendaient la récolte l’été suivant ; c’est peut-être pour cela qu’ils étaient moins en état que dans un autre temps de vendre leurs provisions ; car d’ailleurs nous avions lieu de croire qu’ils connaissent ces principes d’hospitalité qui rendent les insulaires du grand Océan si intéressans pour les navigateurs.

» Ce même soir, vers les sept heures, mourut notre boucher, homme estimé dans le vaisseau ; en tombant, le jour précédent, du haut de l’écoutille, il s’était blessé mortellement.

» Le 7, de très bonne heure, le piquet de l’aiguade et un détachement de soldats de marine aux ordres d’un officier furent envoyés à terre. Bientôt après je m’embarquai avec plusieurs autres personnes pour prendre une vue générale du pays. Dès que nous fûmes à terre, nous fîmes comprendre notre dessein aux insulaires, et deux d’entre eux s’offrirent pour nous servir de guides ; ils nous conduisirent sur les montagnes par des chemins assez praticables. Dans la route, nous rencontrâmes des Indiens qui pour la plupart vinrent avec nous ; de sorte que notre cortége se trouva enfin très-nombreux. Quelques-uns parurent désirer que nous retournassions sur nos pas ; mais nous n’eûmes aucun égard à leurs signes, et nous ne remarquâmes point qu’ils fussent mécontens de nous voir poursuivre notre route. Après avoir atteint le